Les Peltier Autour du Monde

Vivre ses rêves plutôt que rêver sa vie


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8 juin 2014 : Bilan du Sulawesi

Quelle destination !!! Quel peuple !!! Quel séjour !!! Quelles émotions !!!

En décidant de placer le Sulawesi dans notre tour du monde, nous nous attendions à un grand choc de culture mais certainement pas à ce point. Ce séjour nous a apporté des émotions incroyables et nous avons eu un gros coup de cœur pour ce pays qui, à certains moments, nous a permis de vivre des instants qui nous ont fait penser à l’émission « rendez-vous en terre inconnue ».

Nous avons aimé découvrir le mode de vie simple de ce peuple. La seule ambition de ces gens est juste d’avoir un métier, de fonder une famille et d’avoir des enfants. Le métier s’apprend bien souvent dès le plus jeune âge, 6 ou 7 ans, au contact du père. Tout le reste est superflu sauf, peut-être, surement même, d’avoir une belle moto !!! Malgré une vie beaucoup moins confortable que la nôtre, ils ne se prennent pas la tête et semblent heureux de vivre.

Le Sulawesi est une île avec de multiples facettes.

Du sud-est, région encore très authentique et peu visitée par les touristes, nous nous rappellerons toute notre vie de l’accueil extraordinaire de ces familles qui, réunies pour un mariage ou un baptême, nous ont ouvert grands leurs bras, leurs maisons et nous ont reçu comme des hôtes de marque. Nous n’oublierons pas non plus les sourires, les demandes de photos, les « hello mister !! », la joie dans le regard de ces gens en nous apercevant. Ici la peur de l’autre et surtout de l’étranger n’existe pas.

Du sud-ouest, nous nous rappellerons de la démesure des cérémonies funéraires Toraja. Cette région ne vivant quasiment que pour ses morts, ce qui endette des familles pour de longues années. Nous aurons découvert le rôle central du buffle, animal de prestige mais aussi de sacrifice.

Au nord, les accros de plongée trouveront des infrastructures hôtelières modernes et des spots de plongée de renommée mondiale qui devraient les contenter … sauf s’ils connaissent la Polynésie Française qui, pour moi, est définitivement l’eldorado de la plongée. La faune et la flore y sont abondantes même si perturbées par de nombreux déchets. Il est vraiment dommage que le spectacle merveilleux des tortues, des hippocampes, des poissons scorpions et des coraux de toute taille soit gâché par ce qui est un véritable problème de société car tout le monde jette tout et n’importe quoi par terre …

Mais pour découvrir le vrai Sulawesi, il faut être prêt à faire quelques sacrifices sur le confort à l’occidental. Mis à part au pays Toraja et à Manado, les infrastructures ne sont pas encore fortement développées. Les routes, constellées de nids de poule, peuvent notamment vite devenir un vrai chemin de croix. Les hôtels sont corrects mais sans fioritures. Se nourrir en dehors du poulet/riz devient vite assez difficile car tout est « sur-épicé ». Il ne faut d’ailleurs pas être regardant sur l’état des cuisines des restaurants. Mais au bout du compte, personne n’aura été malade, c’est l’essentiel. C’est une destination où nous avons tous perdu du poids …

Mais c’est justement pour ça que la destination est belle, nous rencontrons des gens pour qui l’occidental est encore « denrée rare ». Le jour où le tourisme affluera, toute cette authenticité disparaitra alors courez-y vite mais pas trop nombreux !!!

Au niveau du budget, le Sulawesi est très abordable. Des chambres d’hôtel propres et confortables pour 4 avec salle de bain privative sont aux alentours des 20/30 euros, petit déjeuner compris. Les repas sont aux alentours des 10/15 euros pour 4. Par contre, il faut aimer le riz car ici, c’est matin, midi et soir !!

La découverte du Sulawesi mérite un minimum de 3 semaines, surtout pour avoir le temps d’aller du côté de Mamassa. C’est le temps que nous y avons passé mais il reste encore beaucoup d’endroits à découvrir : le sud-est et le lac Togian notamment. D’après Topik, notre guide, la Papouasie, très sauvage et toute proche, mérite aussi le déplacement.

Cela augure de prochains voyages !!!


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7 et 8 juin 2014 : Makassar

Album du jour à voir ici : https://plus.google.com/photos/102219318331179331070/albums/6022585105529437393?authkey=CP7y-YftyKiRCw

Samedi 7 juin. Retour à Makassar où nous devons juste passer la nuit avant de reprendre un avion demain après-midi pour Kuala Lumpur. Comme à l’aller, l’atterrissage est plus que rude et l’avion rebondira sur la piste assez fortement. A l’aéroport, nous retrouvons Topik qui va nous emmener à l’hôtel.
Le soir, nous nous promenons à proximité à la recherche d’un endroit où manger et nous découvrons alors un quartier un peu plus moderne que les autres avec un grand mall, un pizza hut et … un magasin carrefour !!! Nous irons inspecter ses rayons dans l’espoir de trouver un peu de nourriture française mais, déception, ce supermarché n’est approvisionné qu’avec des produits locaux.

Dimanche 8 juin. Rendez-vous est pris avec Topik pour aller visiter Makassar, ce que nous n’avons pas eu l’occasion de faire jusqu’à présent. Nous commençons par le marché aux poissons. Le spectacle est juste hallucinant. Un peu comme chez nous, une sorte de halle a été construite mais à l’inverse de chez nous, les poissons ne sont pas dans des étals réfrigérés et aseptisés, ici les poissons sont à même le sol … Aucune différence n’est faite entre petits et grands poissons, tout ce qui est pêché est à vendre. L’odeur est difficile à soutenir et les ventes se font dans un brouhaha infernal. Le choix de poissons est très important et va de la petite friture au thon gigantesque, par contre très peu de coquillages sont proposés.
Ce marché, très local, n’est apparemment pas très touristique car, de nouveau, les « hello mister » et les demandes de photos se multiplient. Particulièrement pour Isabelle …

Nous nous promenons ensuite un peu alentour et découvrons la cuisson des concombres de mer, un met très apprécié par les chinois. Nous observons aussi des pêcheurs qui simplement à l’aide d’un fil et d’un petit appât sortent des poissons sans discontinuer, presque à la façon d’une pêche miraculeuse.

Nous découvrons aussi l’environnement dans lequel vivent ces gens et c’est peu réjouissant : la mer n’est qu’une vaste décharge et des centaines d’immondices flottent à la surface. Topik nous explique que pour les gens qui vivent sur les bateaux, c’est normal et que tout ce qui doit être jeté l’est par-dessus bord …
Dans les rues, les enfants jouent souvent nu-pieds dans de l’eau définitivement saumâtre. Les conditions d’hygiène sont déplorables voire inexistantes mais les gens ont certainement d’autres soucis au jour le jour.

Nous nous baladons ensuite vers le port où sont amarrés des dizaines de bateau de transport. Nombre d’entre eux se font charger d’une multitude de sacs de ciment. Topik nous emmène sur l’un d’entre eux. Nous savions déjà que la vie de marin était difficile mais ce doit être encore pire sur ces « rafiots ». Nombreux sont ceux, d’ailleurs, qui n’arrivent jamais à destination … Mais Topik nous explique que les jeunes préfèrent la vie en mer plutôt que la vie dans les rizières. Une fois qu’ils ont mis les pieds sur l’un de ces bateaux, ils n’en ressortent jamais.

Dernière étape de cette balade matinale : le fort Rotterdam, ainsi nommé par le gouverneur hollandais de l’époque en hommage à sa ville natale. Ce fort, bâti par les hollandais et dont les fortifications forment la silhouette d’une tortue, est désormais un lieu de visite comprenant deux musées et de nombreuses salles accueillant globalement tout ce qui est artistique à Makassar. Dans les coursives, des cours d’anglais sont organisés et très suivis.
Très curieusement, nous apprenons que vers le 15e siècle, deux royaumes très puissants s’opposaient dans les environs : le royaume de Makassar et celui de « Gowa » (quasiment le nom de jeune fille d’Isa) !!

Après cette visite rapide de la ville, il est temps de partir pour l’aéroport où nous effectuerons l’enregistrement le plus galère de notre voyage : plus d’une heure alors qu’il n’y a que quelques passagers devant nous. Mais tous ces passagers ont systématiquement des suppléments de bagage à payer. Bagages qui n’en ont d’ailleurs que le nom car il faut voir ce qui est enregistrés : ce sont généralement des cartons scotchés, rafistolés, saucissonnés !!!

Mais comme je l’ai déjà écrit, l’Indonésie, c’est cela aussi !!


Quel bazar !!


Les poissons sont vendus à même le sol.


Cuisson du concombre de mer.


Les marins viennent vendre leurs poissons et achètent divers produits avant de repartir.


Les bateaux de marchandises.


Sans commentaires. Il faut voir la couleur de l’eau …


Le fort Rotterdam.


Cours d’anglas en plein air.


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du 3 au 6 juin 2014 : Manado, Bunaken, Siladen


A gauche, le volcan « Manadokekchoz », au milieu, Bunaken, à droite, Siladen

Album à voir ici : https://plus.google.com/photos/102219318331179331070/albums/6021056969409659313?authkey=CPfe1c2Z5ZiZQw

Un billet général sur notre séjour à Manado car ici, les journées se suivent et se ressemblent.

Chloé a brillamment passé son « Junior Padi Advanced » en réalisant deux plongées obligatoires : plongée profonde (21 mètres) et navigation. Puis trois plongées optionnelles, elle a choisi : plongée de nuit, naturaliste (découverte et identification de la faune et la flore) et flottabilité. Elle a d’autant plus de mérite qu’elle a tout fait en anglais mais elle s’est vraiment bien débrouillée. Les mois passés dans un environnement 100% anglophone semblent avoir portés leurs fruits.

La plongée de nuit, à laquelle j’ai participé, a sans discussion été la plongée à fortes sensations. La nuit, la visibilité est quasi-nulle car, mis à part le – faible – faisceau lumineux de notre torche, on ne voit rien. Il n’y a plus aucun repère, on sait à peine si on est à l’endroit ou à l’envers (j’exagère à peine). Par contre, ces plongées sont vraiment incroyables car on peut y observer des animaux que l’on ne voit jamais le jour. Et, chose pourtant logique, on redécouvre qu’un poisson, ça dort !!!
Autre phénomène « magique », lorsque l’on secoue fortement les bras, le plancton devient luminescent, comme de multiples flammèches de couleur bleue. C’est juste magnifique.

De mon côté, j’ai aussi réussi mon « Padi Rescue Diver ». Les 10 ateliers ont été intéressants et instructifs. Pour valider le diplôme, deux scénarios surprises ont été préparés par mon instructeur. Pour le premier, j’ai dû aller rechercher un plongeur inconscient au fond de l’eau. Il a donc fallu le remonter, le ramener au bateau tout en faisant du bouche à bouche (je précise : juste une simulation, le plongeur indonésien n’étant pas à mon goût !!), il a ensuite fallu le remonter sur le bateau, continuer le bouche à bouche, faire un massage cardiaque tout en assurant le rapatriement vers les secours les plus proches.
Pour le 2e scénario, ce fut un sauvetage de deux plongeurs en simultanée. Un des plongeurs étant inconscient la tête dans l’eau en surface, tandis que l’autre était en détresse causée par une extrême fatigue. Rebelote, on organise le sauvetage, on plonge récupérer les deux plongeurs, bouche à bouche, retour sur le bateau, massage cardiaque, etc …
Globalement, le Padi Rescue apprend pas mal de choses nouvelles mais est assez éprouvant physiquement. Je suis bien content que cela soit fini. Maintenant, pour moi, objectif « Padi Divemaster » dans l’année qui vient.

A part les formations, nous avons eu l’occasion de faire quelques plongées libres sur les sites de renommée mondiale que sont Bunaken et Siladen. Petite déception car, sauf jusqu’à ce matin, les sites sont beaux mais sans plus. Du corail, il y en a, des poissons aussi mais pas du gros. Certains sont néanmoins extraordinaires tel le « leaf scorpion fish », que l’on pourrait traduire par le « poisson scorpion feuille » car il ressemble véritablement à une feuille !!
Il y a par contre, énormément de déchets. Au début, j’attrapais les sacs plastiques qui passaient devant moi pour les ramener sur le bateau mais ce sont des dizaines et des dizaines de déchets en tout genre qui transitent au gré des courants … Si rien n’est fait, les plongeurs vont finir par déserter les parages car c’est parfois un véritable dépotoir.
Par contre, ce matin, sur le site « Bunaken Timur », nous avons fait une plongée vraiment top malgré un courant assez puissant : du corail à profusion, des milliers de poissons, des tortues, des hippocampes, … bref de quoi réjouir tout plongeur.

Et Yann et Isa ? Ils ont tout simplement profité du temps qui passe : piscine, massage et préparation de pizza !!! Simone, la responsable du resort, a demandé leur aide et le chef leur a appris à faire la pâte, à la garnir puis à la cuire. Ce fut un vrai plaisir pour Yann et il fut nommé petit chef ! Le résultat fut délicieux !!! Bon ok pas très typique mais la pizza est internationale. Pour Isa, la fin d’après-midi s’est terminée par un massage à la papaye ; qu’il fait bon se faire du bien !!!

Sinon, le resort est rempli d’européens et franchement ça change. Après les sourires, l’hospitalité et la gentillesse des indonésiens, nous retrouvons des comportements aux antipodes de ceux que nous avons tant aimés : chacun reste dans son coin, certains ne savent même plus répondre à un simple « bonjour » tandis que d’autres se précipitent au buffet pour passer les premiers …
Je ne jette la pierre à personne, les choses sont ce qu’elles sont, mais la différence de comportement est incroyable et même choquante. L’accueil que nous avons connu ici est une des choses qui nous a fait le plus réfléchir et, peut-être, changer.

C’est la dernière soirée pour beaucoup de personnes ici et l’hôtel a préparé un buffet de plats locaux accompagné d’un groupe de musiciens et de chanteurs, ambiance très sympa.

Demain, retour à Makassar puis après-demain, Kuala Lumpur avant d’entamer notre grand tour de Malaisie.


Chloé est prête dans sa combi version « grenouillère !! Aucune combi n’étant à sa taille …


Exercice de navigation au compas.


Dure la vie !!


Préparation de pizza.


Pour Yanou aussi.


Vite, un homme est en danger !!!


J’ai attendu Pamela dans son maillot rouge mais je n’ai rien vu venir …


Mission accomplie !! A droite, Rivo, mon instructeur.


Pour Chloé aussi. Avec Fendi, son instructeur.


L’île de Bunaken


Coucher de soleil sur Manado.


Beau buffet, non ?


Une contrebasse « maison ».


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2 juin 2014 : Manado

Nous avons quitté Makassar ce matin en prenant un avion de la compagnie Lion Air. Parmi toutes les compagnies que nous avons utilisées, c’est celle que je craignais le plus. Mais finalement, l’avion que nous empruntons semble quasiment neuf, ce qui rassure immédiatement. Le vol se passera relativement bien mis à part l’atterrissage qui a été un peu « sauvage » avec notamment un freinage digne d’une formule 1 avant un virage en épingle …

Nous rejoignons alors notre camp de base pour les 5 prochaines nuits. Après les deux semaines passées à parcourir le Sulawesi du sud, nous n’avons qu’une seule envie : nous reposer !!!! Il y a certes des excursions possibles mais nous avons vraiment besoin de souffler et elles risquent de n’être que des « redites » de précédentes, à savoir la visite d’un parc national ou d’une caldeira, mais surtout, c’est la promesse de passer encore de longues heures en voiture. Quant à visiter la ville de Manado, tout le monde nous a prévenu, cela n’en vaut pas vraiment la peine sauf pour faire du shopping dans ses grands malls ou se retrouver coincé dans des embouteillages monstrueux.

Mais l’hôtel où nous arrivons est spécialisé plongée. Il faut dire que nous sommes juste en face de l’île de Bunaken, un des spots de plongée les plus recherchés du monde. Avec Chloé, nous décidons alors de passer un diplôme supplémentaire. Pour Chloé, ce sera le « Junior Advanced Padi », ce qui lui permettra de plonger jusqu’à 22 mètres. Pour moi, ce sera le « Padi Rescue Diver », qui va me permettre d’apprendre les techniques de sauvetage en surface et en profondeur, mais surtout de ne plus avoir qu’un seul diplôme à passer pour pouvoir ensuite plonger librement ou éventuellement, accompagner d’autres plongeurs.

Pour Yann et Isa, ça va être relativement tranquille et les journées seront rythmées par sieste, piscine et massage !!

Sinon, notre tour du monde touche presque à sa fin et j’avoue que nous pensons de plus en plus au retour. Lorsque nous sommes partis de France, nous en avions vraiment marre de cette morosité et du pessimisme ambiant. Ce voyage fut à ce titre un grand bol d’air.
Mais désormais, nous voyons plus les bons côtés de notre pays. Les enfants n’arrêtent pas de penser à ce qu’ils vont manger en revenant : raclette, lapin, fromage, pâtisseries !!! Et tout comme nous, ils sont évidemment impatients de retrouver notre familleet leurs amis.
Il n’y a pas, pour l’instant, d’angoisse particulière à retrouver le « train-train » quotidien, au contraire même. Pouvoir se poser et retrouver tous nos proches sera un grand moment d’émotion.

Mais en attendant, il reste 45 jours de voyage et nous comptons bien en profiter jusqu’au bout !!!


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1er juin 2014 : une si longue route …

Album du jour à voir ici : https://plus.google.com/photos/102219318331179331070/albums/6020950072843735761?authkey=CP_03d_qgvfB7AE

Pour rallier Rantepao à Makassar, il n’y a que 319 kms à faire mais la route sera longue puisque cela va nous prendre près de 8 heures. Parcourir les routes au Sulawesi est presque une aventure en soi.

Le début de la route passe par la montagne et la moyenne horaire est très faible car la chaussée n’est pas toujours au top mais il y a surtout sans arrêt des interruptions et des ralentissements dus aux camions surchargés qui n’avancent pas, aux mobylettes, aux animaux (chiens, poules, vaches, buffles !!!) qui traversent, etc … Nous mettrons ainsi plus de 3 heures à faire les 100 premiers kilomètres.
Puis le dénivelé s’aplanit, la chaussée s’arrange un peu mais le trafic reste conséquent. Surtout à l’approche de Makassar.

Il semble que la vie s’organise le long de ce qui est chez nous l’équivalent d’une nationale mais on voit des choses qu’il serait impossible de voir ailleurs : les enfants jouent à côté et parfois même sur la chaussée, des autocars stationnent sur une des deux voies, des conducteurs arrêtent leur voiture sur la chaussée pour pouvoir acheter des fruits ou toute autre victuaille !!!

La tonte des herbes est assurée par la « DDE » locale, c’est-à-dire des chèvres ou, plus fréquemment, des vaches qui paissent tranquillement sur le terre-plein central !!

Le klaxon est l’équipement indispensable mais il ne sert pas pour signaler son mécontentement, juste pour signaler qu’on arrive.

Quant à la police, que fait-elle ? Généralement, elle installe des points de contrôle pour améliorer son quotidien … Tous les routiers ont d’ailleurs un budget prévu pour ces types de de contrôles. Une anecdote à ce sujet : lors du premier jour, nous nous sommes fait arrêtés par la police à un de ces points de contrôle. Un des policiers a alors demandé une « donation ». Notre guide lui a alors demandé : « tu veux que je te donne quelque chose devant les touristes ? ». Très gêné, le policier s’apercevant de notre présence lui dira quelque chose du genre : « ah, zut, c’est bon tu peux y aller … ».

Au Sulawesi, on utilise beaucoup les plantes pour se soigner. Ainsi, le contraceptif local qui sert également de pilule du lendemain, c’est l’ananas !! D’après notre guide, rien de tel pour éviter d’avoir un bébé non désiré. Une infusion de « moustache de chat », une très belle fleur, permet de soigner la chaude-pisse !!

Le Sulawesi, c’est tout cela aussi !!!


Fabrication d’un gâteau typique.


Légèrement surchargé …


C’est la saison des pamplemousses. Ici, ils sont énormes.

Le scooter est généralement le véhicule familial.


L’équipe de choc. A gauche, Mappi, le chauffeur. A droite, Topik, notre super guide.


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31 mai 2014 : Rafting


Rizières en terrasse

Album du jour à voir ici : https://plus.google.com/photos/102219318331179331070/albums/6020953270956681425?authkey=CJqN1NWUj6HCaA

Aujourd’hui journée sportive en perspective ! Topik nous a prévu une descente en rafting sur une rivière pendant trois bonnes heures. Mais avant d’atteindre notre point de départ, au bord d’un 4X4 qui ne passerait le contrôle technique sur aucun point obligatoire, nous devons emprunter une route à travers la montagne pendant plus d’une heure et demie. Nous traversons des petits villages mais surtout longeons des rizières en terrasse magnifiques ! Les couleurs sont sublimes et nous croisons de nombreux villageois affairés dans les rizières aidés la plupart du temps par de jeunes enfants.
Comme d’habitude, la route ne ressemble en rien à une route ! Trous, nids de poules et caillasses sont désormais notre lot quotidien pour circuler au Sulawesi.

A notre arrivée, notre guide nous informe que nous allons rejoindre à pied la rivière qui se trouve en contrebas à environ une demi-heure de marche ! Le problème nous dit-il, c’est que le terrain est pentu et comme il a beaucoup plu hier soir, nous risquons à chaque moment de nous retrouver les quatre fers en l’air ! Comme d’habitude, nous sommes tous en tong et on se dit tous qu’on n’est pas arrivés !!!

C’est paré de nos gilets de sauvetage, de nos casques et de nos pagaies que nous nous lançons à travers ce chemin. Et quel chemin ! Nous allons traverser plusieurs fois des forêts de bambous, des rizières immenses, croiser des buffles tout en nous suivant à la queue leu leu. Le sentier se rétrécit de plus en plus et nous pataugeons dans la gadoue. Du coup, nous imitons nos deux guides et nous retirons nos chaussures. Nos pieds s’enfoncent ou glissent dans la terre mais nous progressons lentement en nous tenant aux racines autour de nous. Au bout de quelques minutes, Marc nous fait le plaisir d’effectuer sa première glissade ! Son short est couvert de boue et nous sommes tous hilares ! Qui va être le suivant ?
Tout le monde est concentré sur ses propres pas et chacun se dit à ce moment-là : mais qu’est-ce qu’on fait ici ? La vue est cependant grandiose et nous tentons de profiter de ces paysages magnifiques.

Au bout de trois quart d’heures nous arrivons enfin à destination ! Nous sommes fourbus, en nage mais contents d’être enfin arrivés. Le bateau est là et après quelques instructions pratiques de la part de notre guide nous voilà tous les quatre au départ ! De mon côté, je suis un peu tendue car comme tout le monde le sait, je ne suis pas trop à l’aise avec l’eau. Marc et les enfants, eux, ont le sourire alors maintenant que j’y suis, je n’ai plus le choix !

Nous progressons lentement mais soudain les premiers rapides pointent leur nez et rapidement nous nous retrouvons ballotés et trempés jusqu’aux os ! Bien entendu, la première vague fut pour moi et comme d’habitude, j’ai bu la tasse !! Là je me dis que tout commence mal. Marc me cramponne lorsque nous devons nous poster au fond du bateau ! Pourtant, au bout de quelques descentes, je commence à me détendre et je me sens même vraiment bien !
De plus, les bords de la rivière sont incroyables de beauté : de magnifiques cascades surgissent des falaises et la jungle que nous traversons est luxuriante. Nous avons également la chance, puisque le soleil est avec nous, de croiser de nombreux iguanes en train de lézarder au soleil. Nous allons même assister à un spectacle étonnant et hilarant : nous voyons un bébé iguane dressé sur ses deux pattes arrières courir sur l’eau !!! Trop beau !

Nous avons l’impression d’être des aventuriers tellement cette nature est vierge de toute habitation. Au bout d’une heure de rafting, nous stoppons pour une pause déjeuner au bord de la rivière. Sandwich et gâteaux sont les bienvenus ! Après cette petite pause, nous reprenons notre descente et affrontons quelques belles descentes ! Tout le monde se prend de belles vagues mais nous avons tous le sourire aux lèvres et passons un excellent moment ! L’environnement est sublime et nous en prenons pleins les yeux.

Cette balade de plus de 12 kms et de trois heures terminée, nous reprenons la route pour une petite heure à travers la campagne et la nature. Nous remarquons que les buffles sont très souvent accompagnés d’un fermier toujours aux petits soins pour son animal : promenade et baignade, tout un programme pour ce bel animal !

De retour à l’hôtel nous profitons d’un petit moment pour nous détendre avant que Topik ne vienne nous chercher pour nous faire déguster des brochettes de buffles, un vrai délice. La viande est onctueuse et fondante mais quelque peu forte en gout. Tout le monde s’est régalé et c’est le ventre plein que nous allons passer notre dernière nuit aux pays des Torajas.

Demain, retour à Makassar, ce qui nous promet entre 7 et 8 heures de route …


Sublime rizière en terrasse.


Tout le monde est à la tâche pour récupérer poissons et escargots !!


On est prêts !!


Yanou, très à l’aise en tongs malgré le chemin.


P***** de chemin !!


Mais quels paysages !!


Petite pause près d’une cascade.


La voilà.


Les premiers instants passés, on se décontracte.


Je mérite bien mon surnom de long nez sur celle-là !!


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30 mai 2014 : rando à Rantepao

Montagnes au nord de Rantepao

Album du jour à voir ici : https://plus.google.com/photos/102219318331179331070/albums/6020960258278764849?authkey=CInEwOGl1cOlVg

Topik nous a réservé pour aujourd’hui une journée oxygénation avec un peu de randonnée dans les montagnes au nord de Rantepao, cela va nous faire du bien même si nous accusons un peu le coup au niveau des organismes.

Pour nous rendre au point de départ, nous traversons tout d’abord la campagne Sulawesienne et comme presque partout, campagne rime avec rizières. Chaque cm2 est consacré à la culture de cette céréale qui est à la base de tout repas ici. Tout le monde met la main à la pâte, les hommes, les femmes et bien souvent aussi les enfants pour qui l’école n’est pas une priorité …

Puis la route commence à monter et elle nous rappelle beaucoup celle pour aller à Mamassa : beaucoup de nids de poule, parfois plus de chaussée, … Mais la vue sur la vallée est sublime et les couleurs d’un vert incroyable.

Nous sommes dans les montagnes et il n’y a plus de falaises, à la place, les gens des montagnes creusent des caveaux dans les énormes rochers pour y placer leurs morts. Notre premier arrêt nous permet d’en visiter quelques-uns.

Nous nous arrêtons ensuite dans un clan pour admirer de superbes maisons Torajas, l’endroit idéal pour notre photo avec nos t-shirts fétiches. Nous décidons de nous asseoir sous un grenier à riz juste derrière un buffle qui est en train de se reposer tranquillement. Il laisse passer Isa, Yann et Chloé mais lorsque je m’en approche, le bestiau se redresse brusquement et commence à me foncer dessus !! J’essaie de m’échapper mais mon démarrage patine !! Et comme je ne sais pas si la corde qui le retient est longue ou pas, je pars à toute vitesse sous les rires des 3 autres … Bon, finalement, le buffle, habituellement placide, est juste un peu nerveux et la corde relativement courte.

Un petit mot sur l’importance du buffle au Sulawesi. Le buffle, c’est le symbole du chef. C’est aussi l’animal incontournable lors de funérailles car il va permettre au défunt de rejoindre l’au-delà. Il a donc une importance considérable dans la vie de tous les jours. Chaque famille a toujours un voire deux buffles au cas où. Et comme cet animal est réservé pour les cérémonies funéraires, il faut qu’il soit le plus gros possible, hors de question de le faire travailler, il ne fait donc que manger toute la journée,.
Les gens s’occupent ici de leurs buffles comme nous de nos animaux domestiques. Ils sont chouchoutés, nettoyés, engraissés. Certaines familles nobles embauchent parfois une personne à plein temps pour s’en occuper. Animal plutôt docile, il peut rapidement devenir dangereux avec ses cornes et sa puissance.
Le buffle représente quasiment une monnaie et son commerce est florissant. Un buffle « normal » vaut environ 40 millions de roupies (2.500 euros) mais les buffles les plus prestigieux, les tachetés, peuvent atteindre jusqu’à 150 millions de roupies (près de 10.000 euros). Et lorsqu’un tel animal est apporté à une cérémonie, cela signifie de lourdes dettes à rembourser.
Prestige oblige, leurs cornes sont souvent attachées sur l’avant des maisons et il vaut savoir qu’une corne accrochée représente 20 bêtes sacrifiées. Mais dans la culture animiste, leur sacrifice n’est pas perçu négativement bien au contraire. Pour l’animal, c’est un honneur d’être sacrifié pour accompagner une personne dans l’au-delà.

Pour le dernier arrêt de la matinée, Mappi nous lâche en haut de la montagne. Topik nous emmène alors nous promener pour une belle balade de deux heures au milieu de la forêt puis des rizières en plateau. Nous sommes en amont de la ville et les paysages sont sublimes.
Nous faisons une pause près d’un campement où des hommes et un enfant sont dans un rocher en train de creuser ce qui deviendra un caveau. L’intérieur du rocher est creusé d’environ 5 mètres sur 5. Du trou où ils creusent sort une épaisse fumée de roche et ces trois-là n’ont aucune protection. L’enfant doit avoir à peine 10 ans et son avenir est tout tracé, il prendra la place de son père. L’école, il ne doit déjà plus y aller depuis longtemps …

Nous continuons la promenade et visitons un chantier où des personnes fignolent la réhabilitation d’une maison Toraja en recouvrant de peinture les magnifiques sculptures qui ornent la bâtisse.

Au terme de la promenade, nous reprenons la voiture pour aller visiter un village typique avec des maisons Torajas ayant le toit recouvert de fougères. Tout cet ensemble nous fait penser au village d’Astérix !!! L’endroit est un peu plus commercial que les autres et des commerçantes nous invitent toutes à venir visiter leur échoppe.

Nous sommes déjà en milieu d’après-midi et après le déjeuner, nous rentrons à l’hôtel. Demain, Topik nous a réservé une activité plutôt sportive : du rafting.


Rizière dans la campagne de Rantepao.


Les caveaux creusés dans les roches.


Une belle bête, non ?


Mais celle-là, la tâcheté, c’est la « mercedes » des buffles. Au moins 3 à 4 fois plus cher.


Une corne = 20 buffles sacrifiés.


Travail sur des grains de café.


Ca, c’est le buffle qui a voulu m’embrocher !!


Ballade en forêt.


Puis dans les rizières.


Travail difficile mais très rémunérateur.


Les maisons Toraja avec le toit avec des fougères.


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29 mai 2014 : Cérémonie funéraire Toraja

Le village Toraja typique

Album du jour à voir ici : https://plus.google.com/photos/102219318331179331070/albums/6020973804905531329?authkey=CI_q74PEi_eZVg

Comme je l’ai précédemment indiqué, les Torajas ont une relation particulière avec les morts. Chez les Torajas, une personne est considérée comme décédée uniquement lorsque ses funérailles ont été réalisées. Et ces mêmes funérailles ne sont organisées que lorsque la famille est en mesure de les financer, c’est-à-dire généralement plusieurs mois, voire plusieurs années après. En attendant, la personne reste dans la maison. Elle est considérée comme malade et même si elle ne bouge plus, son esprit est toujours présent.
Par ailleurs, la famille se doit de faire des funérailles à la hauteur de l’importance de la personne décédée.

Aujourd’hui, nous allons pouvoir assister aux funérailles d’une dame décédée il y a un an. Comme cette dame faisait partie de la classe noble, elles promettent d’être grandioses.

Mais nous commençons tout d’abord par faire la visite du marché de Rantepao. Un grand marché très animé et très coloré. La différence de réaction des gens à notre égard est très nette. Ici, les touristes sont fréquents et on ne prête pas vraiment attention à nous. Les sourires et les « hello, mister » finissent par nous manquer !!!
Nous retrouvons sur ce marché la plupart des victuailles classiques mais nous avons néanmoins l’occasion de goûter au « mangoustan », un fruit vraiment délicieux et qui a la réputation d’être excellent pour la santé.

Puis nous partons vers un village typique du pays Toraja avec toutes ses maisons ayant l’architecture caractéristique de la région. Topik va passer une bonne heure à nous expliquer les différentes maisons et la signification des différents ornements qui permettent notamment de distinguer les différentes castes. Cet endroit est magnifique même si très touristique, nous ne sommes plus les seuls touristes des environs, loin de là.

Mais alors que nous étions en pleine discussion, plusieurs femmes viennent vers nous complètement excitées, non pas par mon sex-appeal naturel (laissez-moi rêver !!), mais pour se faire prendre en photo avec nous !!! Et c’est reparti mon kiki. Pendant près de 20 minutes, elles ne vont pas arrêter de prendre des photos avec nous.
Nous nous échappons un peu, allons acheter quelques souvenirs et ça recommence, un couple veut absolument se faire prendre en photo avec nous et ils insistent aussi pour que leur fils ainé soit pris avec Chloé. Tiens donc !!!

A quelques mètres du village se trouve une autre des curiosités touristiques les plus étonnantes du pays Toraja. Dans un précédent billet, j’ai indiqué que les animistes devaient être enterrés entre le ciel et la terre sans jamais avoir de contact avec la terre. Il y a donc ici une falaise dans laquelle sont enterrés des morts. Ils sont soit dans la falaise où des cavités ont été creusées, soit dans des cercueils reposant sur des pieux plantés dans la falaise. Le spectacle est surprenant. Cet endroit est un véritable trésor archéologique, ces cercueils datant pour la plupart du 17e siècle.
Plus surprenant, pour garder le souvenir de leurs morts, des poupées en bois, posées non loin de la dépouille mortelle, sont sculptées à leur effigie pour en rappeler le souvenir.

Mais l’heure tourne et il est temps de partir pour la cérémonie qui s’annonce être une des plus grandes de ces derniers mois en raison de l’importance de la personne décédée. Lorsque nous arrivons sur place, il y a effectivement foule, plusieurs centaines de personnes. Des installations provisoires très importantes ont été construites spécialement ces deux derniers mois. Mais on se rend aussi vite compte que c’est une « curiosité » touristique car de très nombreux touristes sont également présents.

La défunte repose dans un cercueil posé dans un corbillard reprenant l’architecture d’une maison Toraja. Sa poupée en bois est posée à proximité.

De nombreux animaux destinés au sacrifice sont apportés. En raison de la noblesse de la personne décédée, il va falloir sacrifier au moins 15 buffles et le double de cochons. Mais manifestement, il y en aura bien plus : d’innombrables cochons attachés à des bambous gisent par terre en attendant leur funeste sort. Après les sacrifices, les animaux sont répartis comme suit : 35% des morceaux serviront à nourrir les invités, 35% seront distribués (les meilleurs morceaux pour les nobles) et les 30% restants seront vendus à des restaurants.
Alors que nous étions en train de boire un thé et manger des gâteaux, nous sommes aux premières loges pour assister au sacrifice d’un cochon, la pauvre bête est saignée et mettra de longues minutes avant de mourir …

La première étape de la cérémonie commence vers 13h30 et consiste à promener la défunte dans tout le village. Une procession se met alors en route. Régulièrement, le cercueil est secoué dans tous les sens pour vider le corps des éventuels péchés qui seraient encore présents. En queue de cortège, des porteurs emmènent la poupée à l’effigie de la défunte.
De retour au point de départ, un buffle est égorgé pour faciliter le passage vers l’au-delà. Heureusement, nous n’étions pas présents mais la pauvre bête git au sol la gorge béante …
Il faut essayer d’accepter que dans la culture animiste, c’est un véritable honneur pour l’animal d’être sacrifié. Le buffle va accompagner le défunt dans l’au-delà, tandis que le cochon fournira la nourriture nécessaire pendant le voyage.

Le cercueil est ensuite placé en hauteur sur une construction spécialement aménagée. La famille va désormais se réunir pour décider combien d’animaux vont être finalement sacrifiés demain car tous ces animaux, ce ne sont pas des cadeaux, il va falloir les rembourser.

La cérémonie va durer en tout 3 jours mais de notre côté nous en avons fini. Après le baptême et le mariage, nous avons assisté à la cérémonie animiste la plus importante. Cette cérémonie, forcément grandiose, ne peut être jugée objectivement avec nos yeux d’européens mais cet hommage incroyable fait à leurs morts dans un esprit familial et démesuré force le respect.

Au bout du compte, c’est toute la vie, sociale et économique, des animistes qui tourne autour des morts. Mais la contrepartie, c’est que ces évènements vont endetter des familles parfois sur plusieurs générations.

Après le déjeuner, nous partons observer une autre falaise dans laquelle des caveaux ont été creusés. C’est une nouvelle fois assez impressionnant car à côté des cavités, se trouvent de nombreux poupées à l’effigie des morts et ce, à plusieurs mètres de hauteur.
La fabrication d’une poupée repose aussi sur un cérémonial très précis : avant d’aller couper l’arbre qui permettra de fabriquer la poupée, pour s’attirer les faveurs du Saint correspondant, il faut sacrifier un animal. Avant de sculpter le bois, on recommence. Il faut de plus régulièrement changer les habits et il est encore nécessaire de faire un sacrifice. Les poupées sont exclusivement réservées à la classe des nobles.

Un chemin aménagé passe par une superbe rizière mais aussi près de nombreuses boutiques de souvenirs. Dans l’une d’entre elle, Chloé puis Yann vont se faire habiller de costumes traditionnels, ce qui nous permettra de prendre quelques superbes photos souvenirs.

Dernière étape de la journée, un atelier de tissage où nous pourrons admirer le travail de patience incroyable qu’il faut pour fabriquer une étoffe : cela prend en général un mois et demi !!!

Au diner de ce soir, un plat typique de la région : un Pa’Piong. C’est un poulet mélangé avec du gingembre, du lait du coco et différentes épices, le tout cuit dans une tige de bambou et accompagné de riz noir. DELICIEUX !! Certainement notre meilleur repas depuis notre arrivée au Sulawesi.

ut
En bon parisien, je ne connaissais pas les œufs verts. Ce sont des œufs de canard !!


Le marché de Rantepao.


Du café torréfié à la demande.


Le village Toraja.


Pour l’instant, pas de séance photo.


Par contre, là … et çà ne fait que commencer !!


Les cercueils suspendus.


Des danseuses.


Les instalations provisoires et il y en a plusieurs comme celle-ci.


Ces pauvres bêtes vont être sacrifiées.


Dans le petit « corbillard » vert repose la défunte.


Parade de buffles.


La procession se met en marche.


La falaise avec les « poupées de morts ».


J’adore.


La aussi.

 


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28 mai 2014 : de Polewali à Rantepao, le rêve éveillé, ça continue !!


Les montagnes « érotiques » – cherchez, vous trouverez peut être …

Album du jour à voir ici : https://plus.google.com/photos/102219318331179331070/albums/6024244191320847393?authkey=CJmgjfKJtKejWQ

Départ de bonne heure de Polewali pour rejoindre la terre des Toraja distante de 200 kms. Et aujourd’hui, une fois de plus, le hasard a bien fait les choses.

Peu après notre départ, sur une incompréhension, notre voiture prend une mauvaise route. S’en rendant immédiatement compte, Mappi fait demi-tour et en face de nous, de l’autre côté de la route, une grande tenture est dressée, signe qu’une cérémonie a lieu. Topik va se renseigner et nous indique à son retour que c’est pour un mariage mais qu’il ne se déroulera que demain. Nous décidons néanmoins d’aller prendre quelques photos des préparatifs.

Et ce qui a été à l’origine une mauvaise route va se transformer une fois de plus en un souvenir impérissable …

La préparation d’un mariage au Sulawesi est un évènement festif. Toute la famille est présente et participe activement aux préparatifs : les femmes sont à l’œuvre pour préparer les différents repas car il faut nourrir beaucoup de monde et ce, sur plusieurs jours, un mariage pouvant durer jusqu’à deux semaines. A différents endroits, on prépare des poulets, des gâteaux, du riz, etc … Cette cérémonie est l’occasion pour tous de se retrouver et de partager un moment festif.

Dès notre entrée sous la tenture, nous sommes accueillis par de grands cris et de grands sourires. Il n’y a quasiment que des femmes car ce sont les préparatifs du repas du mariage qui s’achèvent et toutes s’activent à cuisiner le repas. Où sont les hommes ? Mystère.
J’essaie pour une fois de filmer mais je suis interpellé toutes les 10 secondes pour prendre des photos. Isa et les enfants sont emmenés dans la salle d’honneur tandis qu’une autre femme m’intercepte pour m’emmener faire le tour de différentes pièces où des femmes s’affairent. Partout on m’accueille avec de grands sourires tout en me demandant de prendre des photos. Certaines essaient d’être prise seules mais c’est mission impossible, car toutes les autres se précipitent pour être prises en même temps !!! Le tout avec une grande joie et de grands éclats de rire.
Plus de 10 mn après, j’arrive à m’éclipser et je retrouve ma petite famille assise à la table d’honneur en train de boire le thé et de manger de délicieux gâteaux. Je me dépêche de les rejoindre et on m’invite à m’asseoir à côté de ce que je crois être le père de la mariée.

Puis, sans comprendre pourquoi, pendant que je prends des photos de Yann en train de se faire cajoler, Isabelle est appelée pour essayer un costume traditionnel qui s’avère être …. la robe de la mariée !!! Notre guide, Topik, n’en croit pas ses yeux, cela ne lui était jamais arrivé.
La robe est superbe et comme cela se fait en présence de la mère de la mariée, cela ne pose pas de problèmes. Après avoir revêtu l’intégralité de la robe, la costumière entraine Isabelle dans une maison à quelques mètres de là. Je les suis pour prendre des photos. Isabelle continue à être préparée : on lui pose une sublime coiffe et des boucles d’oreille, elle est superbe.

Et puis vient mon tour !! On m’habille également en marié traditionnel. Les enfants nous rejoignent. Après une nouvelle séance photo, nous rendons nos habits et ressortons retrouver les gens de la fête.

Alors que nous allions remercier la famille pour repartir, on nous demande de monter à l’étage pour aller voir la future mariée qui est en train de se faire poser du henné sur les mains dans la chambre nuptiale. Mais la mariée ne semble aussi joyeuse que les autres … Si le mariage est un moment de fête pour tous, il n’est pas évident que c’en soit un pour la mariée : cette jeune femme ne connait pas son mari. Ce sont les familles qui se sont mises d’accord, cette fois-ci pour 50 millions de roupies (environ 3.000 euros), 1 vache et 2 sacs de riz … Lors de la cérémonie de demain, les mariés vont enfin se rencontrer mais ils devront rester assis toute la journée à la même place, c’est-à-dire sur une estrade spécialement aménagée, sans se parler, ni manger, ni même faire de pause pipi !!! Espérons pour eux qu’ils se plairont mutuellement.

Après plus d’une heure de présence, nous repartons avec deux sacs remplis de gâteaux et non sans avoir été invités à la cérémonie de demain. Quelle gentillesse et quelle hospitalité incroyable !!

Topik nous a prévient que nous allons passer d’une région très authentique et encore préservée du tourisme à une région beaucoup plus habituée aux touristes. Les réactions des gens risquent donc d’être moins spontanées.

Et le changement commence par les paysages. D’un paysage relativement plat principalement fait de rizières, nous passons à une région montagneuse avec une forêt luxuriante. Les maisons sont de plus en plus nombreuses et une certaine évolution dans le confort est perceptible. Puis, c’est rapidement une route de montagne avec des lacets que nous empruntons. Nous avons régulièrement des vues sur la vallée et les paysages sont sublimes.

Une petite heure avant d’arriver, nous passons sous une « porte » gigantesque qui porte l’inscription « Tana Toraja », c’est-à-dire que nous arrivons sur « la terre du peuple des montagnes ».

L’architecture des maisons et des greniers à riz est splendide et reprend la forme des bateaux des premiers immigrants asiatiques. Pourquoi cette forme ? Parce qu’une fois arrivés, ces nouveaux migrants transformaient leur bateau en maison !!

Des buffles sont visibles un peu partout. Nous arrivons dans une des régions les plus visitées par les touristes qui viennent assister aux cérémonies mortuaires, une des curiosités touristiques les plus recherchées. Ces cérémonies sont même la première source de revenus de ce territoire car l’état prélève un impôt sur chaque animal sacrifié. Et il y en a beaucoup car la place du défunt dans l’au-delà dépend du faste de sa cérémonie. Les familles font donc les choses en très grand et s’endettent plus que raisonnable pour rendre hommage à leurs morts.

Mais je reviendrai demain plus largement sur cette cérémonie car nous allons assister à l’une d’entre elle.


Où sont les hommes ?


Préparation du poulet.


La table d’honneur. Les enfants se régalent de gâteaux.


Yann est cajolé, caressé et même embrassé !!


Isa avec la robe de mariée.


La costumière et la mère de la mariée.


Elle est belle, non ?


Bon, ok !!


Re-mariage au Sulawesi.


La porte d’entrée au pays Toraja.


Architecture « bateau » encore plus prononcée.


« Adi padada »qui a permis par le mariage de préserver la paix entre les peuples.


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27 mai 2014 : de Mamassa à Polewali

Album du jour à voir ici : https://plus.google.com/photos/102219318331179331070/albums/6020677322025583905?authkey=CPnX4-njmtK8ygE

Nous quittons Mamassa ce matin et même si le trajet pour venir a été pénible, nous le referions sans aucune hésitation tellement nous avons passé de bons moments. La dernière toilette à l’eau – plus que – froide n’est plus si pénible, comme quoi on s’habitue à tout. Cela restera même un bon souvenir et aura été l’occasion de quelques bons fous rires en entendant chacun pousser des cris au contact de l’eau gelée !!!

Depuis notre arrivée au Sulawesi, nous sommes incroyablement gâtés. Depuis juillet dernier, nous avons rencontré énormément de gens chaleureux mais jamais à ce point. Cette partie du Sulawesi est encore peu visitée par des touristes et cela se voit dans la spontanéité des réactions. A chaque échange de regard, c’est quasi systématiquement des yeux qui s’ouvrent de surprise puis dans l’instant d’après un grand sourire qui illumine le visage avec un grand « hello » accompagné d’un salut de la main. Pas une seule fois, il y a eu le moindre soupçon d’animosité ou de rejet. Il n’y a pas ici la peur de l’autre mais plutôt toujours beaucoup de chaleur et une grande joie de voir le « boulé » (touriste !!!).
La plus grande joie de ces gens est de se faire prendre en photo avec nous ou de nous pincer le nez, chose que l’on fait toujours avec beaucoup de plaisir.

Topik, notre guide, est la personne idéale pour nous faire découvrir ce pays qu’il connait comme sa poche. Loin des sentiers touristiques habituels, il trouve chaque jour le moyen de nous faire découvrir et partager l’authenticité de sa culture. Je donnerais ses coordonnées sur le billet du bilan Sulawesi ou sur simple demande.

Mais revenons à notre journée d’aujourd’hui.

Il nous faut de nouveau parcourir les 80 kms qui nous séparent de Polewali mais, cette fois, nous savons à quoi nous attendre. Quelques kms après notre départ, nous faisons néanmoins une pause pour aller observer un tombeau très ancien. Il a été érigé sous la forme d’une très belle maison Toraja et trône tout en haut d’une petite colline. A l’intérieur, des troncs creusés contiennent des défunts. Il y a au moins une bonne vingtaine de troncs taillés soit en forme de bateau pour les « êtres communs », soit en forme de buffle pour les nobles.
Topik nous explique que ces cercueils ont pour la plupart plus de 300 ans. Pour éviter tout contact avec la terre (cf billet du 26), les nobles étaient généralement enterrés sur un animal sacrifié. Mais il y a 300 ans, les animaux de sacrifice, tel le buffle, n’étaient pas si courant que ça. A la place, c’est bien souvent un esclave qui était sacrifié …
Les enfants du village, attirés par notre présence, nous observent et jouent au milieu de cet endroit avec insouciance.

Et puis c’est reparti sur cette sacrée route. Nous retraversons de nombreux petits villages avec des maisons fabriquées avec uniquement une planche de bois pour tout mur. Dans ces maisons, il n’y a que le strict minimum. Les WC sont dans la forêt et la salle de bain, très sommaire et bien souvent commune, est sur le bord de la route.
Nous croisons aussi quelques motos transportant des chiens comme on transporte des poulets, certainement pour approvisionner des warung « RW », c’est-à-dire des restaurants qui proposent du chien …

Nous repasserons dans ces centaines de nids de poule, près de plusieurs falaises abruptes, d’éboulements de terrain, parfois, je l’avoue, avec un peu de crainte. Mais notre chauffeur connait la route et contourne tous les obstacles.

Une nouvelle fois, les échanges de regards sont incroyables, les « hello mister !! » chaleureux, les paysages sublimes et la route finalement pas si pénible que ça quand il ne pleut pas !!!

En fin d’après-midi, nous retrouvons Polewali, sa chaleur moite et …. un peu de Wifi !! Nous passerons les deux heures suivantes à reprendre des nouvelles et à poster quelques billets.


Les « casseurs » de pierre.


Si ces camions passent, tout le monde passe.


Le tombeau où repose de très anciens défunts.


Ce sont des cercueils. Les bufles, symboles du chef, sont pour les nobles.


C’est toujours un spectacle pour les enfants du village de voir des « longs » nez.


Un des nombreux éboulements de terrain. Du boulot pour la « Raif ».


Une plante carnivore endémique du pays.


Dégustation d’ananas local. Le jeune homme aurait bien épousé Chloé …


Un supporter. L’équipe de France a la cote ici et particulièrement Ribery et Nasri …


Les maisons des montagnes, quelques planches de bois.


Et la salle de bain commune.


Un warung RW …


Superbe paysage.


Encore du boulot pourla RAIF.


Une maison typique Bugis.


Les petits restos du bord de mer de Polewali.


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26 mai 2014 : Mamassa, Cérémonie de « regroupement »

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Journée très spéciale aujourd’hui car nous allons assister à une cérémonie très spécifique à la religion animiste : la cérémonie du « regroupement ».

Lorsqu’une personne décède, l’enterrement ne se fait pas tout de suite. Le corps du décédé est momifié puis conservé dans sa maison jusqu’à ce que sa famille puisse payer la cérémonie de l’enterrement. Pour les animistes, tant que la personne n’est pas enterrée, elle n’est pas vraiment morte car son esprit est encore présent. Et lorsque l’on parle de cérémonie, cela veut dire inviter non seulement toute la famille mais aussi tout le village !!! Lors de cet évènement, des animaux, tels le buffle, le cochon ou le poulet, sont sacrifiés. Il faut donc beaucoup d’argent et un mort peut rester des années dans sa maison avant d’être enterré …
Mais dans cette religion animiste, un corps ne peut pas non plus reposer en paix sous terre, il faut qu’il puisse être placé dans un endroit situé entre la terre et le ciel. Donc, dans un second temps, la famille fait construire des caveaux légèrement surélevés par rapport au sol et regroupe ensuite des personnes du même clan en un même endroit pour que l’esprit des morts puisse enfin reposer en paix.
Et c’est à une de ces cérémonies que nous allons assister.

Mais tout d’abord, il va nous falloir marcher pendant une bonne heure pour rejoindre le lieu de la cérémonie car les dernières pluies ont creusé des ornières empêchant tout véhicule à 4 roues de passer sur le chemin.

Comme toute cérémonie animiste, il est obligatoire à toute la famille, et plus largement à tout le clan, de venir assister et participer au regroupement. A défaut, la personne absente peut être définitivement bannie.

Lorsque nous y arrivons, il y a déjà foule. Tout le monde est là, les hommes, les femmes mais aussi les enfants qui, de par leur présence, sont éduqués à ce rituel un peu extraordinaire au sens propre du terme. Il y a un grand respect des morts et des sommes folles sont dépensées pour les honorer. Mais dans la croyance animiste, si tu dépenses un, les Dieux t’en retourneront deux.

Les hommes sont déjà à l’œuvre et creusent à différents endroits. Ici, pas de fossoyeurs, ce sont les hommes du clan qui déterrent les morts à l’aide d’outils sommaires et sans protection particulière. Chacun met un point d’honneur à participer activement. Ce sont 30 morts qui doivent aujourd’hui être rassemblés dans un seul et même caveau.
Rapidement les premiers corps sont récupérés. Les plus récents sont dans des cercueils en bois, les plus anciens enroulés dans un « sarong », le tissu de la région. Certains ont été enterrés il y a plus de 30 ans, il ne reste donc plus grand-chose et c’est à main nue que les restes sont retirés avec précaution.

Dès la sortie des corps, la famille recouvre les ossements avec les habits préférés du défunt puis elle entoure le tout d’un beau sarong. L’ensemble est ensuite emporté à proximité du caveau où les dépouilles vont passer la nuit en présence de leurs proches qui vont ainsi les accompagner pour leur dernier voyage.

Grâce aux explications de Topik, nous ne manquons rien de ce qui se passe sous nos yeux.

Jusque-là plutôt réservés, il a suffi qu’une personne demande à faire une photo pour que tous les autres se précipitent et réclament la leur avec les enfants ou Isa. En tant que chef de famille, je refuse une nouvelle demande de mariage pour Chloé, c’est au moins la troisième depuis notre arrivée !!

Cette cérémonie du regroupement est à la fois un évènement triste et joyeux. Triste car elle ravive les souvenirs du défunt, j’ai ainsi été très touché par les larmes d’une « petite mamie » qui récupérait le corps de son époux, j’ai essayé de la réconforter comme je le pouvais mais la barrière de la langue ne m’a pas permis de comprendre ce qu’elle me disait.
Mais c’est aussi un évènement joyeux car l’esprit du défunt va enfin être libre pour aller rejoindre l’au-delà et trouver la paix. La famille aura honoré ses morts comme il se doit.

Non loin de là, une tente a été dressée pour permettre à tous de manger et de se reposer. Nous serons invités à manger un peu de porc et du riz et notre repas sera suivi comme un spectacle par des dizaines d’enfants !!! Chloé participera au jeu pierre, caillou, ciseaux sous les éclats de rire des enfants !

Une des dames de la pension de famille où nous logeons est là pour que sa mère soit installée dans le caveau. Elle nous demande de la prendre en photo avec sa Maman. C’est avec une grande fierté qu’elle prend la pose avec sa famille après avoir recouvert sa maman de ses plus beaux habits et d’un magnifique sarong.

Nous ne perdons rien de cette cérémonie très étonnante mais qui témoigne une fois de plus de la vie en communauté et de la belle solidarité des gens de ce pays. Nous n’aurons pas l’occasion de voir des sacrifices mais des animaux seront égorgés ce soir.

Les enfants ont tenu à tout voir. Ils ont donc assisté à tout mais n’ont pas été traumatisés car, mis à part des ossements, rien de vraiment choquant n’a été vu.

En début d’après-midi, nous repartons pour une heure de marche et retrouvons Mappi, notre chauffeur. Avant de rentrer à l’hôtel, nous allons visiter la première église construite à Mamassa par les missionnaires hollandais en 1938. Tout est encore d’origine et magnifiquement décoré.

Cette journée aura, une fois de plus, été riche d’enseignements sur la culture animiste. Et encore une fois, c’est un évènement qui permet de rassembler toute une famille et tout un village et de resserrer les liens.

Demain retour sur Polewali par la route infernale …


Drôle de jouet …


Les corps sont déterrés un à un.


Les femmes et les enfants sont regroupés pendant que les hommes creusent.


Une fois déterrés, les corps sont ensuite regroupés.


C’est reparti pour les photos.


Des tentes ont été dressées spécialement pour l’occasion.


Au menu, riz et gras de porc bouilli.


On mange avec les doigts.


Et les enfants sont au spectacle !!


C’est la Maman de ces trois femmes qui vient d’être inhumée.


Dernières photos avant de partir.


L’église hollandaise.


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25 mai 2014 : Mamassa


Campagne de Mamassa – Sulawesi

Album du jour à voir ici : https://plus.google.com/photos/102219318331179331070/albums/6020662978969196961?authkey=CPyl6vjKs8T-Rg

Après une nuit interrompue par les chiens, les motos et la prière de 5 heures (…), je vais m’atteler à faire ma première toilette dans notre nouvelle salle de bain (cf le billet d’hier). Eh bien finalement, ce n’est pas le manque d’eau chaude qui est gênante, c’est le manque d’eau froide car celle que nous utilisons est glacée !!!

Puis nous partons à pied à la découverte de Mamassa et de sa campagne environnante. C’est dimanche et c’est jour de messe pour tous les catholiques de la ville qui sont ici en nombre. Pourquoi tant de catholiques ? Parce que suite à la conversion à l’islam du roi Makassar, celui-ci a voulu l’imposer à tous. Et ceux qui n’ont pas voulu de cette religion qu’ils jugeaient trop stricte se sont réfugiés ici, pour être protégés par les hollandais. Par conséquence, la ville de Mamassa est une, sinon la ville, qui compte le plus d’églises par nombre d’habitants. Il y en a partout. Eglise catholique, protestante, pentecôtiste, … on trouve ici de tout.
Les parents et les enfants ont tous sortis leurs plus beaux habits pour aller à la messe. Nous entrons dans une église pour voir l’intérieur et, d’un coup, des dizaines de paires d’yeux se sont mises à converger vers nous et nous ne lâchent plus du regard !!! Très gênant comme sensation.

Nous partons ensuite en direction d’un village qui a des maisons de style Toraja (cf photo). En Indonésie, les tribus Torajas sont très respectées. Elles ont une relation avec les morts très particulière mais nous y reviendrons un autre jour. Généralement, plusieurs maisons sont construites : il y a la maison paternelle qui symbolise les ancêtres et l’arbre généalogique de la famille. Cette maison doit absolument être entretenue sous peine de déshonneur. Il y a ensuite la maison familiale, plus récente où vit généralement la famille. Puis, il y a la maison du riz, ou grenier à riz, où cette céréale est entreposée. Le riz étant un bien extrêmement précieux pour les Indonésiens.

Les maisons Torajas ont différentes tailles et différentes couleurs pour indiquer de quelle caste appartient la famille qui y habite. Il y a quatre castes : les nobles, les « un peu moins » nobles, les gens « normaux » et les esclaves. Si les missionnaires hollandais ont tenté de faire disparaitre définitivement cette dernière, il reste quelques endroits où l’esclavage est encore pratiqué.
Les plus grandes maisons avec de splendides sculptures sont celles des personnes les plus importantes, les maisons noires sont les maisons des « héros », c’est-à-dire de ceux qui se sont distinguées par des actes de courage pendant les guerres. Les maisons sans fioritures appartenant à la caste « commune ».

Topik nous explique ensuite que de leur passé animiste, les Indonésiens ont gardé 7 règles qu’ils doivent respecter pour avoir une bonne vie :
– croire aux Dieux. Pour les animistes, il y en a plusieurs,
– respecter les Saints : le Saint de la Terre, celui de l’eau, …,
– respecter les nobles car ce sont eux les intermédiaires entre les hommes et les Dieux,
– vivre en harmonie avec le monde : assister et participer aux cérémonies sous peine de bannissement,
– respecter les animaux. Surtout les buffles, symbole du chef mais aussi les cochons et les poulets, animaux de sacrifices,
– respecter le riz et vivre en harmonie avec la Nature,
– respecter la maison des ancêtres, c’est-à-dire toujours entretenir la maison paternelle.

Puis, nous nous promenons le long des rizières avec en fond les superbes montagnes boisées et continuons notre chemin vers un autre village. Nous y sommes accueillis encore une fois avec de grands sourires. Les enfants jouent aux billes et nous convient à les rejoindre. Yann faisant son timide, je joue avec eux. On nous offre le café. Gros moment de solitude car on ne sait pas avec quelle eau il a été fait … Mais pour ne pas vexer, je vais quand même en boire un peu. Il est délicieux et, jusqu’à maintenant, tout va bien !!

Le midi, nous mangeons le désormais traditionnel poulet/riz dans un restaurant à l’hygiène improbable pour nous autres européens (cf photo). De toute façon, c’est partout comme ça, nous n’avons donc pas trop le choix. Mais la cuisine est bonne et pour l’instant, personne n’a encore été malade.

L’après-midi, nous partons nous baigner dans une piscine d’eau thermale. La source d’eau chaude, certainement d’origine volcanique se déverse dans une piscine spécialement aménagée mais pas trop entretenue. Nous nous baignons dans une eau bien chaude puis nous sommes rejoints par des enfants du village.

La piscine est la propriété d’un homme tout à fait singulier car il nous est présenté comme étant le sorcier du village. Cet homme, assez âgé, a aussi la particularité de ne pas ressentir le courant électrique et il nous en fera la démonstration en mettant le doigt dans le goulot d’une ampoule électrique et en mettant un clou dans une prise de courant !!
Plus inquiétant, lorsqu’une personne est en train de mourir, la famille vient souvent le voir pour faire abréger les souffrances du mourant. Il demande alors quand il faut faire « partir » la personne et la « timing » est généralement respecté … Il nous fait également une mini-démonstration d’envoutement « vaudou » sur une grenouille factice. Est-ce du lard ou du cochon ? Toujours est-il que cet homme est très respecté et on peut même dire craint.

Avant de rentrer à l’hôtel, nous refaisons un petit tour par le marché qui, cette fois-ci est bondé car il ne pleut pas. Et c’est reparti pour les regards tout d’abord surpris puis éclairés par un immense sourire. De nombreux locaux nous demandent de les prendre en photo en prenant des pauses « rigolotes ». On y trouve cette fois-ci des stands de tabac, au Sulawesi, les hommes fument des cigarettes et les femmes chiquent.
J’arrive enfin à filmer un « coq rieur », un coq qui a la particularité de terminer son cocorico par une sorte de rire très communicatif !!

Sur les bons conseils de Topik, notre séjour à Mamassa va se prolonger d’une journée supplémentaire pour nous permettre d’assister demain à une cérémonie de « regroupement ». A suivre …


Le dimanche, c’est jour de messe.


Maison de style Toraja.


Sculptures et peintures sur les maisons des nobles.


Une belle mamie.


Une maison Toraja d’un « héros » car elle est noire.


Les rizières de la campagne de Mamassa.


Quels yeux !!


Les « Peltoches » avec la belle montagne en fond.


Jeu de billes.


C’est toujours une fierté pour eux de poser avec des « longs nez ». Et c’est toujours un plaisir pour nous.


Le clan entier nous saluera et aura apprécié notre venue.


Repas du midi.


Cuisine du repas du midi …


La piscine d’eau thermale.


Le sorcier du village avec le doigt dans le courant.


Le marché de Mamassa.


Vente de tabac.


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24 mai 2014 : de Polewali à Mamassa

Album du jour à voir ici : https://plus.google.com/photos/102219318331179331070/albums/6019203258351788465?authkey=CPqYlKyMrobpKA

Départ un peu plus tôt que d’habitude pour aller visiter le marché de Polewali. Ce marché est coloré et les marchands nombreux. Les produits sont en nombre que ce soit en quantité ou en variété. De nouveau, à chaque pas, nous somme scrutés comme des bêtes curieuses, les gens sont vraiment surpris de rencontrer des « longs nez ». Mais l’étonnement et la surprise laissent toujours la place à un grand sourire sans jamais aucune animosité.
Nous partons ensuite vers le marché couvert où, après un petit « round » d’observation, les femmes et les jeunes filles se précipitent sur Isa, Yann et Chloé avec de grands cris de joie pour se faire prendre en photo en leur compagnie. J’ai moins de succès mais c’est normal, je suis l’homme, le patriarche, donc je suis moins facile à approcher.

Après une petite heure de visite, nous prenons la route en direction des montagnes. La distance a parcourir aujourd’hui est relativement courte, environ 80 kms, mais notre guide nous a prévenu que cela devrait prendre beaucoup de temps en raison de l’état de la route.

Une route ? Peut-être mérite t’elle ce nom pour les premiers kilomètres mais après, moi, j’appelle ça un cauchemar !! A peu près bitumée au tout début, ce n’est ensuite qu’une succession de trous, de nids de poule, de cailloux, de chaussée déformée, voire écroulée et de piste. Nous roulons à moins de 10 km/h car notre voiture n’est pas vraiment adaptée à une telle route mais, Mappi, notre chauffeur est d’une patience infinie (il porte franchement bien son prénom !). A un endroit, la moitié de la chaussée s’est effondrée plusieurs mètres plus bas.

La première partie, en gros 3 heures de route, va être assez, voire très pénible. Mais elle est autant pénible que les paysages sont sublimes. Nous grimpons dans la montagne et avons parfois des vues sublimes sur la vallée. Tout le long du chemin, nous traversons des petits villages avec leur lot de maisons traditionnelles, de petites boutiques et de « warung », c’est-à-dire de petits restaurants. De nombreux tapis sont posés sur la route pour faire sécher les fèves de cacao qui poussent en quantité dans la région.
Les gens sont toujours aussi gentils et après les deux premières secondes d’étonnement, ils nous disent « hello » avec de grands gestes de la main et d’énormes sourires.
Les enfants sont mis à contribution par les parents et rares sont ceux qui vont à l’école. Dans ces montagnes, ils commencent généralement à aider leurs parents à partir de 6 ans et travaillent définitivement vers 12 ou 13 ans … La vie est rude dans ces montagnes.
Nous longeons aussi beaucoup de rizières et de marchands de fruits. Un arrêt rapide à l’un d’entre eux se transforme immédiatement en rassemblement pour nous voir de plus près et nous prendre en photo.
On se demande comment font ces gens pour vivre dans des endroits si reculés et si difficiles d’accès.

La pause déjeuner est la bienvenue car nous avons du rebondir au moins un million de fois (!!) dans la voiture. Cela fait plus de 3 heures que nous sommes partis et nous avons du faire à peine 40 kms … Pour changer du poulet frit, je tente la boulette de viande m’attendant à une boulette comme dans notre bon vieux couscous. Mais on m’apporte à ma place une grosse boulette plutôt blanchâtre. A la dégustation, c’est assez compact et j’ai plus l’impression de manger une testicule de taureau qu’autre chose (bon d’accord, je n’en ai jamais mangé mais j’imagine que ça doit avoir ce goût là …).

Peu après, c’est reparti et nous croisons sur la route énormément de chiens. Très sérieusement, notre guide nous indique que « c’est de l’élevage » … Au Sulawesi, le chien est un plat très apprécié et le top du top, c’est … le caniche !! Il y a d’ailleurs des « warung » spécialistes de la viande de chien. Topik nous indique aussi que dans le nord de l’île, il y a un marché très connu qui propose différents animaux dont des chiens. Il suffit de le choisir pour que, dans l’instant, on l’abatte pour le préparer comme on le ferait avec du lapin ou du poulet ….
C’est très choquant pour nous autres occidentaux mais ici le chien est considéré comme le sont chez nous les poulets, les moutons ou encore les lapins.
Pour les amoureux des chats, rassurez-vous, ils sont laissés tranquilles. Enfin presque, car il est très rare de voir un chat avec sa queue, considérée comme un porte bonheur, elle est quasi systématiquement coupée …

Je pensais que nous avions fait le plus gros de la route mais Topik douche mes illusions en m’indiquant que le reste sera bien pire. J’ai du mal à imaginer comment cela pourrait être pire. Et finalement, ce le fut !!!! La dernière heure, il n’y a même plus de route mais une piste de terre avec uniquement des ornières et de la gadoue car une énorme averse s’est en plus mise à tomber, le tout à flanc de ravin. A un moment, Isa et Topik ont bien cru que nous allons y tomber tellement la voiture a été proche du bord. Les croisements de voiture sont toujours délicats. Mais notre chauffeur, certainement habitué, conduit d’une main de maître.

Le long de la route, les cultivateurs de cacao, de riz ou de fruits ont désormais laissé la place aux fabricants de cailloux. La falaise est attaquée à la pioche et au marteau pour transformer les gros blocs en gravier qui servira à la fabrication du béton.

La bonne nouvelle, c’est qu’au bout de 7 heures de route, nous sommes arrivés sains et sauf à Mamassa !!! Mais la mauvaise, c’est qu’il n’y a qu’une seule route et que nous devrons la reprendre dans deux jours …

A peine installés dans notre pension de famille où nous découvrons notre salle de bains pour le moins épurée (cf photo), nous partons découvrir la ville à pied sous la pluie. Un marché s’y tient et aux odeurs de poissons se mélangent celles des épices. Nous gouterons à de délicieuses spécialités locales : tout d’abord au « Terang Bulan », sorte de crêpe garnie de chocolat et de noisettes et au « Martabak », une brique garnie de viande et d’épices.
Curiosités vivantes, nous avons toujours autant de succès auprès des locaux qui nous interpellent soit par des »hello, Mister », soit pour qu’on les prenne en photo. Tiens, à chaque fois qu’on indique que l’on vient de France, la plupart du temps, la première chose qui vient à l’esprit des gens, c’est : « Ribéry » !!!

Le soir, Topik nous a préparé le diner : une soupe dans laquelle se trouvent des patates sur lesquelles les enfants se ruent puis un délicieux poulet au curry et lait de coco. Avant de se coucher, Isa et les enfants prennent leur « douche » version rustique. C’est à la fois une expérience et une épreuve car ici, pas d’eau chaude. Différents cris sont poussés mais tous arrivent à se laver comme le faisaient nos parents autrefois.

Nous trouvons nos enfants formidables car ils arrivent à s’habituer toutes les situations même les plus précaires.

NB : pour ceux que mon récit aura un peu « effrayés », rassurez-vous des dizaines de voitures, de camions et de bus prennent cette route tous les jours sans encombres. Simplement, nous racontons notre voyage comme nous le vivons. Cela vaut VRAIMENT la peine car les trois jours que nous aurons passé à Mamassa auront été parmi les plus beaux de notre voyage.

 


Le marché de Porewali.


C’est parti pour la séance photo !!


Les montagnes du Sulawesi.


Le séchage des fèves de cacao.


Notre magnifique route.


Petite pause qui se transforme en pause photo.


Partout des rizières.


Ma « couille » de taureau !!


Après le déjeuner, re-pause photo !!


Un buffle tacheté.

La route vers la fin.


Le marché de Mamassa.


Notre salle de bain. A gauche, la « douche » …


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23 mai 2014 : de Sengkang à Polewali, une belle leçon de vie


Village flottant – Lac Tempé

Album du jour à voir ici : https://plus.google.com/photos/102219318331179331070/albums/6018829068393324593?authkey=CJjP4uqE3_2iiAE

Après la belle journée d’hier, nous commençons celle d’aujourd’hui par une balade en pirogue en direction du lac Tempe. Une fois embarqués sur un bateau traditionnel, nous remontons la rivière qui mène au lac. Tout le long du rivage, en nous apercevant, les habitants nous font de grands bonjours. Cette partie du Sulawesi est encore peu visitée par les touristes et c’est pour chacun une grande joie de voir un « long nez ».

Les gens d’ici détestent leur nez « épaté » et la grande mode sur la proche île de java est de se faire poser un nez en silicone pour avoir l’air « occidental » … Notre nez tout en longueur fait l’admiration de tous. Etonnant, non ?

Les gens vivent avec la rivière : il y a évidemment les pécheurs mais certains s’y lavent, d’autres lavent leur linge tandis que d’autres encore vendent dans leur boutique flottante.

La balade en bateau va durer une grosse quarantaine de minutes et nous naviguons sur un lac immense. Il mesure en gros 70 km de long pour 15 de large pour une profondeur de 2 à 4 mètres. Chose incroyable, en été, il est généralement à sec avant de se recharger en hiver.

Nous traversons le lac et admirons sa végétation et ses animaux, notamment des hérons. Puis, nous arrivons près d’un village très étonnant : un village flottant. Les maisons sont construites sur des bambous et sont simplement ancrées pour pouvoir être déplacées et suivre les milieux poissonneux. Ses habitants, tous pêcheurs, vivent ici toute l’année sans eau courante, sans électricité et … sans wifi !!!

Nous nous installons sur le perron de l’une de ces maisons et il s’en suivra une grosse heure de discussion avec Topik sur la façon de vivre de ces gens puis nous dériveront sur les différences de vie entre les habitants du Sulawesi et chez nous. Le tout autour d’un thé et de délicieuses bananes frites offertes par la maîtresse de maison.

Une grande solidarité et une vraie entraide existent entre tous les habitants de ce village flottant. Si un pêcheur est dans la difficulté, tous les autres vont spontanément veiller à lui donner ce dont il a besoin sans attendre de contrepartie. Nous sommes admiratifs de la simplicité de vie de ces gens et de leur solidarité. Solidarité qui semble avoir disparue de nos villes dites modernes ou, mis à part pour son entourage proche, chacun se calfeutre chez soi …

Les familles du Sulawesi sont aussi très soudées. Les enfants sont considérées comme des « investissements » pour l’avenir. Ici, il n’y a ni retraite, ni maisons de retraite. Il est de toute façon hors de question de laisser les anciens à l’abandon. Lorsqu’ils ne peuvent plus travailler, ils restent dans la maison avec leurs enfants qui vont, à leur tour, veiller sur eux. Généralement, les grands-mères élèvent leurs petits enfants pendant que les parents travaillent.

Nous nous interrogeons sur les raisons qui ont poussé nos sociétés dites modernes à devenir si égoïstes et si repliées sur elles-mêmes sans vraiment trouver de réponse.

Puis la conversation dérive sur les croyances de locaux. Même si le Sulawesi est une terre musulmane, elle est surtout depuis des siècles une terre animiste qui croit aux dieux, aux esprits et à la magie.

Topik nous racontera une histoire incroyable à mi-chemin entre croyance et réalité : une femme aurait été « engrossée » par un crocodile au cours d’un rêve. Puis, un jour qu’elle était au bord de la rivière, elle aurait accouché d’un bébé crocodile qui partit immédiatement dans l’eau. Quelques années plus tard, les pêcheurs capturèrent un crocodile. Au moment où il allait être tué, le crocodile leva une de ses pattes comme le ferait un humain. Le sorcier du village indiqua alors que quand bien même c’était l’apparence d’un crocodile, il s’agissait en fait bien d’un humain. Une femme arriva alors en affirmant qu’il s’agissait de son frère, affirmation qui fut confirmé par le sorcier. Elle repartit alors avec le crocodile.
Dans la réalité, cette femme et ce « frère » existent vraiment. Depuis des années, une femme et un crocodile vivent ensemble et dorment dans la même chambre. Ils se promènent ensemble, mangent ensemble … Cette femme et son « frère » sont une des curiosités du coin et peuvent être visités à tout moment. Si tout va bien, nous devrions pouvoir aller les voir.

Ces croyances nous amènent ensuite à une conversation sur la magie noire et la magie blanche qui sont aussi des croyances locales, Topik ayant lui-même assisté à un phénomène « surnaturel » concernant sa sœur. Tout ceci peut paraitre bizarre pour nos esprits cartésiens mais cela permet de mieux comprendre les gens d’ici.

Après cette conversation très relax et passionnante, nous repartons en bateau vers notre lieu de départ. Et c’est reparti pour les grands « hello » avec chaque personne croisée.

Peu de temps après, nous nous arrêtons chez un tisserand artisanal pour assister à une démonstration de tissage. La soie est très belle et nous ne résistons pas à l’achat d’une superbe écharpe à 100.000 roupies (environ 6 euros).

Le reste de la journée sera ensuite une très longue route vers la ville de Palewali. Pendant ces longues heures, nous passerons notre temps à admirer le paysage, découvrir les villages et répondre aux sourires. Nous ne cesserons pas non plus de longer des rizières. Il y en avait beaucoup à Bali mais là, c’est encore « pire ». Il y en a absolument partout. Nous assisterons à la séparation de la coque de riz, de son grain et du son. Cette opération est réalisée sur une machine par de tout jeunes adolescents ayant la « clope au bec ».

Le tabac est ici un fléau et il a été causé notamment par la culture du riz. Les rizières sont infestées de sangsues et les bruler avec une cigarette est le moyen le plus rapide de les décoller … il est donc d’usage que le « patron » fournisse ses employés en cigarettes … Il n’y a pas d’interdiction de fumer dans les lieux publics et cela nous fait bizarre de voir les gens fumer autour de nous dans un restaurant par exemple. Tout comme il nous fait bizarre de voir un jeune de 14 ans la cigarette au bec mais le pire, c’est que la plupart des enfants commencent à fumer vers l’âge de 7 ans …

Durant cette pause, des femmes ont absolument tenu que nous les prenions en photo avec Isa. Pour nous remercier, elles nous ont spontanément offert des fruits !!!

Nous nous arrêterons également une autre fois pour déguster le « fruit du serpent », un fruit local très bon qui a vaguement le goût d’une pomme. Comme toujours, cet arrêt est l’occasion de devenir des « bêtes curieuses » avec notre long nez et d’être pris en photo.

Arrivés en fin de journée à Polewali, nous partons nous promener le long de la promenade qui longe la mer. Malheureusement il pleut … ce qui a fait fuir les locaux qui viennent ici habituellement manger dans les petits restos qui s’installent une fois le soleil couché. Avec Isa, nous décidons de rentrer à pied et tous les deux mètres, nous sommes apostrophés par des « hello, hello », avec de grand sourires et de grands gestes de la main. Les touristes ne courent vraiment pas les rues par ici, nous n’en avons d’ailleurs pas vu un seul depuis notre départ de Makassar.

Quelle destination incroyable !! Pour les amoureux de l’Asie, précipitez-vous au Sulawesi et découvrez-là comme nous en dehors des sentiers battus et/ou touristiques grâce à un guide connaissant l’île comme sa poche. Il ne faut pas s’attendre à un tourisme organisé et confortable, le Sulawesi est assez « roots » mais l’expérience humaine en retour est inestimable.


Une maison flottante.


Les femmes se lavent ou lavent leur linge dans la rivère.


Une boutique flottante.


Ces bambous permettent de délimiter des zones de pêche réservées.


Au loin, le village flottant.

Les enfants naissent et vivent sur ses embarcations.


Le village flottant.


Le métier à tisser.


Architecture typique du Sulawesi.


Paysage typique.


Le fruit du serpent.


La machine qui sépare le grain de riz du reste.


La ville de Polewali.


Les restos du bord de mer.