Montagnes au nord de Rantepao
Album du jour à voir ici : https://plus.google.com/photos/102219318331179331070/albums/6020960258278764849?authkey=CInEwOGl1cOlVg
Topik nous a réservé pour aujourd’hui une journée oxygénation avec un peu de randonnée dans les montagnes au nord de Rantepao, cela va nous faire du bien même si nous accusons un peu le coup au niveau des organismes.
Pour nous rendre au point de départ, nous traversons tout d’abord la campagne Sulawesienne et comme presque partout, campagne rime avec rizières. Chaque cm2 est consacré à la culture de cette céréale qui est à la base de tout repas ici. Tout le monde met la main à la pâte, les hommes, les femmes et bien souvent aussi les enfants pour qui l’école n’est pas une priorité …
Puis la route commence à monter et elle nous rappelle beaucoup celle pour aller à Mamassa : beaucoup de nids de poule, parfois plus de chaussée, … Mais la vue sur la vallée est sublime et les couleurs d’un vert incroyable.
Nous sommes dans les montagnes et il n’y a plus de falaises, à la place, les gens des montagnes creusent des caveaux dans les énormes rochers pour y placer leurs morts. Notre premier arrêt nous permet d’en visiter quelques-uns.
Nous nous arrêtons ensuite dans un clan pour admirer de superbes maisons Torajas, l’endroit idéal pour notre photo avec nos t-shirts fétiches. Nous décidons de nous asseoir sous un grenier à riz juste derrière un buffle qui est en train de se reposer tranquillement. Il laisse passer Isa, Yann et Chloé mais lorsque je m’en approche, le bestiau se redresse brusquement et commence à me foncer dessus !! J’essaie de m’échapper mais mon démarrage patine !! Et comme je ne sais pas si la corde qui le retient est longue ou pas, je pars à toute vitesse sous les rires des 3 autres … Bon, finalement, le buffle, habituellement placide, est juste un peu nerveux et la corde relativement courte.
Un petit mot sur l’importance du buffle au Sulawesi. Le buffle, c’est le symbole du chef. C’est aussi l’animal incontournable lors de funérailles car il va permettre au défunt de rejoindre l’au-delà. Il a donc une importance considérable dans la vie de tous les jours. Chaque famille a toujours un voire deux buffles au cas où. Et comme cet animal est réservé pour les cérémonies funéraires, il faut qu’il soit le plus gros possible, hors de question de le faire travailler, il ne fait donc que manger toute la journée,.
Les gens s’occupent ici de leurs buffles comme nous de nos animaux domestiques. Ils sont chouchoutés, nettoyés, engraissés. Certaines familles nobles embauchent parfois une personne à plein temps pour s’en occuper. Animal plutôt docile, il peut rapidement devenir dangereux avec ses cornes et sa puissance.
Le buffle représente quasiment une monnaie et son commerce est florissant. Un buffle « normal » vaut environ 40 millions de roupies (2.500 euros) mais les buffles les plus prestigieux, les tachetés, peuvent atteindre jusqu’à 150 millions de roupies (près de 10.000 euros). Et lorsqu’un tel animal est apporté à une cérémonie, cela signifie de lourdes dettes à rembourser.
Prestige oblige, leurs cornes sont souvent attachées sur l’avant des maisons et il vaut savoir qu’une corne accrochée représente 20 bêtes sacrifiées. Mais dans la culture animiste, leur sacrifice n’est pas perçu négativement bien au contraire. Pour l’animal, c’est un honneur d’être sacrifié pour accompagner une personne dans l’au-delà.
Pour le dernier arrêt de la matinée, Mappi nous lâche en haut de la montagne. Topik nous emmène alors nous promener pour une belle balade de deux heures au milieu de la forêt puis des rizières en plateau. Nous sommes en amont de la ville et les paysages sont sublimes.
Nous faisons une pause près d’un campement où des hommes et un enfant sont dans un rocher en train de creuser ce qui deviendra un caveau. L’intérieur du rocher est creusé d’environ 5 mètres sur 5. Du trou où ils creusent sort une épaisse fumée de roche et ces trois-là n’ont aucune protection. L’enfant doit avoir à peine 10 ans et son avenir est tout tracé, il prendra la place de son père. L’école, il ne doit déjà plus y aller depuis longtemps …
Nous continuons la promenade et visitons un chantier où des personnes fignolent la réhabilitation d’une maison Toraja en recouvrant de peinture les magnifiques sculptures qui ornent la bâtisse.
Au terme de la promenade, nous reprenons la voiture pour aller visiter un village typique avec des maisons Torajas ayant le toit recouvert de fougères. Tout cet ensemble nous fait penser au village d’Astérix !!! L’endroit est un peu plus commercial que les autres et des commerçantes nous invitent toutes à venir visiter leur échoppe.
Nous sommes déjà en milieu d’après-midi et après le déjeuner, nous rentrons à l’hôtel. Demain, Topik nous a réservé une activité plutôt sportive : du rafting.
Rizière dans la campagne de Rantepao.
Les caveaux creusés dans les roches.
Une belle bête, non ?
Mais celle-là, la tâcheté, c’est la « mercedes » des buffles. Au moins 3 à 4 fois plus cher.
Une corne = 20 buffles sacrifiés.
Travail sur des grains de café.
Ca, c’est le buffle qui a voulu m’embrocher !!
Ballade en forêt.
Puis dans les rizières.
Travail difficile mais très rémunérateur.
Les maisons Toraja avec le toit avec des fougères.
juin 1, 2014 à 23:51
Une corne = 20 buffles sacrifiés. Donc, la maison en photo est la boucherie du village ou bien ?
juin 2, 2014 à 13:48
Bonjour !! Oui c’est presque ça !!
juin 1, 2014 à 17:21
J’aurais adoré une petite vidéo de Marc devant son ami le buffle.
Je craque vraiment sur les photos et ces visages….
juin 2, 2014 à 13:48
Coucou Sophie ! Oui on aurait bien aimé le filmer aussi ! J’adore les portraits de ces gens, ils sont tellement naturels et généreux ! On adore ! Gros bisous